mercredi 7 novembre 2012

La recette de la tarte amandine aux poires


Ce gâteau à partager, mais qui peut se décliner en individuel, n’est pas sans rappeler la « tartelette amandine » du Cyrano de Bergerac du cher Edmond Rostand de Cambo…







La tarte amandine aux poires d’Iratze Ostatua


La pâte
Nous utilisons la pâte sablée du gâteaubasque. Celle-ci étant déjà aux amandes en poudre, le gout de la tarte amandine va s’en trouver accentué, ce qui est le but recherché.

Les poires
Faire pocher les dix demi-poires 10 minutes dans un sirop à tout petit frémissement. On les aura préalablement épluchées et ôté soigneusement la tige jusqu’aux pépins. Les arroser d’un jus de citron avant pochage. Le sirop de 500g de sucre pour un litre d’eau est à faire chauffer pendant 10 minutes avant pochage. Laisser refroidir dans le sirop, puis égoutter les demi-poires sur une volette.

La crème d’amandes
Pour une tarte de 8 parts il faut 100g de beurre pommade, 100g de sucre, 100g d’amandes en poudre et 3 œufs entiers. Bien mélanger le sucre et les amandes en poudre, puis le beurre et enfin les œufs.

Le montage
Etaler la pâte sur 3mm d’épaisseur et foncer un moule à tarte à fond amovible de préférence ceci facilitant le démoulage de ce gâteau un peu fragile.
Garnir de crème sur la moitié de la hauteur. A la cuisson la crème va doubler de volume…
Déposer les demi-poires sur la crème, huit tout autour et deux au centre en appuyant légèrement, le coté bombé sur le dessus.

La tarte sur sa volette












La cuisson et la finition
Enfourner pour 30 minutes dans un four préchauffé à 180°.
Laisser refroidir sur une volette avant d’enlever le tour du moule.
Badigeonner la tarte de gelée d’abricot tiédie et parsemer d’amandes effilées grillées.

C’est prêt à déguster.


On egin !



mercredi 10 octobre 2012

La recette de la piperade


La piperade est la base de bien des plats de la cuisine basque. C’est une menestra de légumes d'été que l’on trouve dans tout jardin basque : oignons, tomates et piments.
En gastronomie la piperade s’appelle sauce basquaise.



Quels plats réaliser avec la piperade ?

On peut y brouiller des œufs et la servir avec une belle tranche de jambon de Bayonne poêlée. Ou avec deux œufs frits et du jambon poêlé…

Le fricot : faire mijoter au four des saucisses confites, ou des coustons confits ou encore un boudin basque entier dans une bonne quantité de piperade…

Un poulet ou un thon basquaise, une truite… un lapin confit basquaise…

La piperade va enchanter une soupe de poissons ou un ttoro…

Avec du riz accompagnant un poisson… ou pour remplacer sauce tomate ou ketchup dans tous les plats pour les enfants (on aura pris soin de ne pas trop l’épicer…) Pour l’utilisation en sauce on peut la réduire en coulis.
  
                     ***

Le nom piperade vient de biper, piment en basque.
Il existe de nombreuses variétés de piments au Pays Basque.

Selon les variétés le piment est
. un légume (piment d'Anglet, piment de Gernika…)
. un condiment (guindillas, au vinaigre)
. une épice (piment d'Espelette)
. un plat à lui seul, plus qu'un légume : les piquillos de Lodosa (farcis de thon, de morue, d'oignons… ou en coulis !)…

C'est le piment d'Anglet qui va nous permettre de préparer la pipérade.
















Le piment basque doux a une saveur et un parfum très particulier, tous les piments verts doux ne se valent pas pour la piperade : longs des Landes, Afrique du Nord… Des producteurs du Pays Basque proposent un label Biper Eztia, on est certain d'avoir les bons produits. A retrouver sur leur site www.bipereztia.com
Sur les marchés il faut sentir le produit, éviter ceux dont l'odeur est un peu acre… regarder la provenance sur l'étiquette…

Et en hiver comment faire une pipérade ?
Si on n'a pas mis de piments au congélateur, le mieux est de prendre des piments corne de bœuf. Le gout n’est pas identique certes mais c'est ce qui conviendra le mieux…
Jamais de poivrons…sinon on a une sauce provençale…
ça a son charme mais la saveur est complètement différente.



La piperade d’Iratze Ostatua

Un kilo d'oignons
Deux kilos de tomates
Une livre de piments
De l'huile d'olive
Persil
Sel, thym frais, laurier, ail
Et piment d'Espelette
  
Monder les tomates, les couper en quartiers et les laisser dégorger dans une passoire. Fendre les piments en deux, les épépiner et les couper en tronçons de 4 à 5 cm.
Dans une grande poêle ou un faitout, faire fondre les oignons dans l'huile d'olive, à mi cuisson y ajouter les piments. Faire revenir 15 minutes puis ajouter les tomates.
Ajouter les aromates et laisser compoter à feu doux.
  
Cuire le temps nécessaire pour obtenir une sauce assez épaisse mais pas sèche, ça va dépendre des tomates… il est bien d'y retrouver les légumes cuits mais qui se tiennent un peu, ce n’est pas un coulis…
  
En fin de cuisson rectifier le sel si nécessaire, ajouter le piment d'Espelette selon votre goût et le sucre pour éteindre l'acidité, là encore ça dépend des tomates…








Astuce
On peut ajouter une petite quantité de concentré de tomates si les tomates d'hiver sont un peu trop pâlichonnes… mais encore mieux un coulis de piquillos va renforcer la couleur rouge de votre piperade et lui donner une saveur douce qui vous permettra de ne pas ajouter de sucre…


Variante pour la cuisson
Voici un procédé de cuisson intéressant pour les grandes quantités surtout, pour faire des conserves ou mettre au congélateur…

Faire cuire les éléments séparément : faire revenir les tomates et les aromates et laisser compoter. Dans une sauteuse saisir les oignons et laisser les devenir translucides à feu moyen puis regrouper avec les tomates. Faire ensuite suer très doucement les piments et les regrouper avec le reste de la préparation pour un dernier quart d’heure de mijotage.

Cela permet de gagner du temps et de garder les éléments de la piperade plus fermes.

C’est un procédé qui convient très bien aussi pour la ratatouille provençale, les courgettes et aubergines restant très croquantes mais les gouts étant tout de même bien mêlés.



On egin !




lundi 1 octobre 2012

La recette de la soupe à l'ail

La soupe à l’ail est une soupe du matin.
C’est une soupe qui, à ce que l’on dit, a des vertus pour remettre les idées en place.
A la ferme c’était un petit déjeuner. Et à six heures du mat’ on la sert dans les fêtes de villages ou avant de repartir après une nuit de banquet de mariage…

Mais c’est un tel régal que nous la proposons midi ou soir.

C'est une soupe simple et vite prête mais fort goûteuse et avec des variantes que chacun préférera.













Baratzuri salda :  la soupe à l’ail d'Iratze Ostatua

A la base il faut, dans un peu d’huile d’olive, faire doucement dorer de l’ail écrasé puis de petits morceaux de pain rassis.
Mouiller alors avec de l’eau ou mieux un bon bouillon de poule. Saler un peu, on rectifiera au moment de servir, fleur de thym, et piment d’Espelette. Faire doucement mijoter jusqu’à ce que l’ail se défasse.

Au moment de servir on met un œuf par convive : soit battu dans la soupe bouillante et alors on a la soupe à l’ail liée, soit poché pour que chacun ait le plaisir de le crever dans son bol.
Ou dans son assiette mais la soupe à l’ail c’est meilleur dans un bol…

Et on peut ajouter une tranche ou deux de ventrèche frite bien croquante et une tranche de pain grillé frottée d’ail frais.

Et comme dans toutes les soupes basques ou dans la garbure, un trait de vinaigre que l’on ajoute dans son bol, à son gout ; soit du vinaigre de vin vieux, du vinaigre de sagarno ou le xipister, ce vinaigre de sagarno ou l’on fait macérer piment, ail et aromates.

On egin !



mardi 25 septembre 2012

La recette de la soupe de potiron

Le potiron ou citrouille, les courges en général, étant le légume de toutes les soupes il est juste de leur réserver un potage pour elles toutes seules !

Mais parmi les courges quel potiron ? Le rouge vif d’Etampes, la citrouille musquée de Provence, le potiron jaune, la butternut, le potimarron, le turban turc, la jack-o’lantern… il existe de très nombreuse variétés, plus ou moins colorées et aux gouts sensiblement différents. J’aime beaucoup la butternut (à gauche sur la photo ci-dessous), très douce et  soyeuse en texture, mais je fais souvent un assortiment de plusieurs courges… à vous de choisir selon les disponibilités de vos producteurs locaux.



Je vous propose cette soupe de potiron avec châtaignes et xingar. C’est la soupe d’automne par excellence ! Et comme toujours votre savoir faire et votre créativité peuvent à partir de cette recette de base retrancher et ajouter une multitude d’ingrédients et de saveurs…


Kuia salda, la soupe de potiron d’Iratze Ostatua


Il vous faudra :

Des châtaignes prêtes à déguster, cuites et pelées.

La chair d’un potiron coupée en cubes,
prévoir 100 g par personne.










Un oignon ciselé.
Du bouillon de volaille
Persil, sel, piment d’Espelette, muscade…
Crème épaisse
Et du xingar en tranches : jambon ou ventrèche.

Faire doucement revenir l’oignon dans une cuillère d’huile d’olive, ajouter le potiron ; faire suer quelques instants et recouvrir de bouillon.
Un peu de sel, de piment, muscade et quelques herbes fraiches, persil... Des châtaignes pour accentuer les saveurs et pour lier un peu aussi.

Cuire jusqu’à ce que le potiron se défasse. Réduire en velouté avec le mixeur-plongeur. Pour un potage très raffiné on peut passer ensuite au chinois. 

Au moment de servir ajouter une tombée de crème et les châtaignes pour les mettre à température.
Faire griller à peine le xingar à la poêle ou au four.
Servir dans les assiettes en déposant le xingar sur le velouté de potiron et les châtaignes.

On egin !

La recette des haricots aux couennes fondantes


 
Voici notre façon de préparer les haricots secs : tarbais, pochas, lingots, cocos, mogettes, Soissons et tous bons haricots secs. Nous avons une prédilection pour les haricots tarbais, aussi appelés haricots de maïs.





Les haricots aux couennes fondantes d’Iratze Ostatua

Faites tremper les haricots, 50 gr par personne, 12 heures au moins dans trois fois leur volume d’eau.
Les rincer et les mettre à l’eau froide pour une  première ébullition. Les laisser frémir dix minutes puis les rincer sous un filet d’eau froide. Les égoutter.

Pendant ce temps préparer la garniture aromatique du bouillon.

Faire suer doucement une bonne quantité de couennes de jambon ou de ventrèche ciselées en petites languettes, avec des oignons coupés en paysanne.
Ajouter rouelles de carottes, quartiers de tomates, quelques verts de poireaux, persil haché, branches de thym, de romarin et feuilles de laurier. Mélanger et continuer à faire suer 5 minutes. 
Puis couvrir d’eau froide, une fois et demi le volume sec des haricots, et ajouter deux gousses d’ail écrasé.

Déposer dans ce bouillon les haricots rincés et refroidis.
Dès la première ébullition baisser le feu au minimum, le bouillon doit être juste frémissant, et faire cuire ainsi de deux à quatre heures selon la variété de haricots. Les goûter de temps à autre mais les remuer le moins possible.

En fin de cuisson, quand la peau est enfin tendre, ajouter le piment d’Espelette et saler modérément. Encore dix minutes et c’est prêt.

On peut les déguster tels quels en accompagnement de toutes sortes de viandes et pourquoi pas de poisson.

Ou bien les égoutter pour les faire gratiner au four avec un peu de graisse de canard ou de cochon en ajoutant une saucisse confite ou une autre viande de cochon ou de canard.

Ils peuvent ainsi servir de base à un superbe cassoulet à votre façon.

On peu les ajouter à la garbure, en faire une succulente purée relevée d’épices et de coriandre fraiche ou les déguster froids en vinaigrette parfumée d’herbes fraiches...

Et le bouillon filtré fera un magnifique potage dans lequel vous ferez pocher des cheveux d’anges ou des vermicelles alphabet…

On egin !






mardi 18 septembre 2012

La recette de la garbure basque

La garbure basque est un ragout de légumes, menestra en basque, agrémenté de viandes et longuement mijoté.
La garbure comporte des légumes du jardin et de saison, des légumes et plantes aromatiques et des haricots secs.
Donc selon le jardin ou le marché et la saison le contenu peut être différent, l'idée c'est que les goûts s'harmonisent.
Mais la garbure basque ne comporte pas de pommes de terre.



C’est le potiron, présent dans toutes les soupes basques, qui va lier le plat. Potimarron, citrouille de provence, musquée, potiron d'Etampes, butternut... toute variété convient.



Pour 4 personnes
(à titre indicatif, comme toujours selon votre goût et votre inspiration)

Les légumes :
Oignons (2), carottes (200 g), navets (100 g), poireaux (2), tomates (2), potiron, courge, potimarron ou citrouille (200 g) et chou blanc (1/2).

Les aromates et épices :
Persil, céleri (branche ou boule), piment basque doux, oseille (quelques feuilles)…  piment d'Espelette, thym, laurier, romarin, sarriette…  Ail, sel, huile d’olive.

Les haricots blancs : maïs ou tarbais, d’une bonne qualité 200 g

Le xamango :
(chamango) est le haut du jambon de Bayonne, avec ou sans os, mais avec de la viande et la couenne.
On peut le remplacer par de la ventrèche (lard de poitrine salé et séché comme le jambon de Bayonne).

Les viandes:
la garbure est agrémentée de confits. Selon votre goût etau choix confit de canard (manchon, un par personne ou cuisse, une demie par personne), confit de porc (filet, coustons, saucisse…), confit d'oie, de poule…
Pour les quantités c'est selon l'appétit des convives, mais plutôt deux viandes différentes.

Comme tous les plats mijotés "c'est encore meilleur le lendemain…". N'hésitez donc pas à la préparer la veille et en faire un peu plus, mais ne mettez les confits qu'au moment de réchauffer.

Voici donc la recette de la
garbure basque au xamango d’Iratze Ostatua.



Cuisson du chou :
Faire cuire le chou émincé à deux eaux, le rincer et le réserver.









Cuisson des haricots :
De même faire cuire les haricots : après 12 heures de trempage, les faire blanchir (un bouillon) puis les refroidir. Faire revenir 1 oignon et 2 carottes émincés dans un peu d’huile d’olive, ajouter les haricots et recouvrir d’eau froide.
Ajouter une tomate coupée en dés, sel et piment et cuire à frémissement le temps nécessaire, deux heures environ. Réserver.

La menestra :
Dans une grande marmite faire revenir l'oignon émincé et le xamango, coupé en dés s’il est sans os, dans un peu d’huile d’olive.
Y ajouter les rouelles de carottes, le navet, puis le poireau et le potiron pour les faire transpirer.
Mouiller avec de l'eau froide et ajouter les aromates mais peu de sel, gare au xamango…, vous rectifierez en fin de cuisson !
De même pour le piment d'Espelette : en fin de cuisson… car le piquant se concentre !
Porter à ébullition et baisser le feu pour cuire une heure, une heure trente à petit bouillon.

La garbure :
Goûter et rectifier l'assaisonnement. Les légumes doivent être fondants, le potiron bien défait.
Ajouter le chou et les haricots puis déposer les viandes et laisser frémir 15 minutes.

C'est prêt !


On egin.

lundi 3 septembre 2012

La recette du pain perdu de Louis

Le pain perdu de Louis

Vous connaissez le pain perdu de votre grand-mère, ces tranches de pain ou de brioche un peu rassies trempées dans le lait, l’œuf, le sucre puis frites à la poêle dans le beurre et servies avec la confiture d’abricot.

Voici une recette tout aussi gourmande avec les mêmes ingrédients, mais sans la friture et avec des fruits de saison ou du chocolat.



  
Pour cela il vous faut :
Du pain de la veille, un bon pain à votre goût, ou de la brioche… compter deux tranches par personne.

Pour l’appareil :
4 oeufs
200 g de sucre
25 cl de lait
15 cl de crème liquide
1 gousse de vanille ou de l’extrait naturel de vanille
3 cl de rhum

Et des fruits :
Prunes (quetsches, reine-claude)
Fraises
Figues
Ananas…

ou du chocolat, quelques carrés d’un très bon chocolat…

Osez les associations : fraises et rhubarbe, ananas et mangue, poire et chocolat avec gingembre, chocolat et feuilles de menthe ciselées…

Pour la garniture laissez aller votre imagination et votre gourmandise.












Battez au fouet les œufs et le sucre, incorporez les graines de la gousse de vanille grattée, le rhum, puis le lait et la crème. Passez dans une passoire fine.
Couper les tranches de pain en cubes de 1,5 cm et laisser macérer 10 minutes dans l'appareil, attention à ne pas faire de bouillie...
Couper les fruits en bouchées, les mélanger au pain macéré pour que le jus se mêle à la saveur de l'appareil. Puis sans attendre, dressez.
Dans un plat à four, individuel ou pour 4 personnes, répartissez l’appareil et les fruits. Saupoudrez de sucre vergeoise ou de cassonade si vous aimez ce croustillant.

Au four à 200 ° laissez cuire 10 minutes, le temps que l’appareil soit bien pris et que les bords du pain et des fruits soient juste colorés.
C'est prêt !


Attention à ne pas vous bruler la langue !

On egin.



dimanche 26 août 2012

La recette du gâteau basque


Bon alors voila, à la demande générale, la recette du gâteau basque !
Et comme pour toutes les choses simples il faut un peu d’explications pour saisir la complexité de la bataille du gâteau basque…

Etxeko bixkotxa, le gâteau des basques
 
En basque, on ne dit pas gâteau basque mais « etxeko bixkotxa » : le gâteau de la maison. Tout le malentendu est dans ce hiatus. Il n’existe pas un gâteau basque, mais, sous l’apparence de la fameuse tourte sucrée, une variété de recettes, autant que de maisons et autant que d’amatxi (grand’mère).Et ceci se complique quand, dans chaque village ou presque, la boutique du boulanger s’orne du panonceau « véritable gâteau basque »…

Crème ou confiture ?
« Le vrai c’est le gâteau basque à la confiture de cerises noires ! » nous dit un estivant qui a l’air de s’y connaître, d’ailleurs on le lui a dit hier dans la boutique…
« Mais non c’est celui à la crème ! » nous dit un autre érudit qui connaît par cœur l’histoire des sœurs Biskotx de Kanbo, Cambo les bains …

Ne comptez pas ici trouver le jugement de Salomon sur la garniture du gâteau basque, mais aussi sûr qu’il y a une recette par maison du Pays Basque, il y a probablement autant de garnitures que d’amatxi et de placards de cuisine… !
Moi je crois bien qu’on mettait dans le gâteau ce qui était disponible à la maison : confitures diverses ou crème si la maison produisait œufs, lait …
Et qu’année après année les petits, et les grands, de la maison ont préféré telle garniture et que, amatxi qui aime faire plaisir à sa maisonnée, a fait le gâteau que tous préféraient… et que sa petite fille a continué de même en disant que c’était bien le seul vrai gâteau basque…
C’est ainsi qu’au fil des livres et des confidences on trouve des confitures, de cerises bien sûr et nous y reviendront, de prunes, abricots, figues, prunelles, fruits rouges variés… toutes souvent très cuites, bien confites, car elles se conservent mieux tout un hiver…
De toute façon on avait le choix, chaque maison était entourée d’une variété d’arbres fruitiers qui au fil du printemps et de l’été produisaient de quoi alimenter la bassine en cuivre qui ne chômait pas.
Mais aussi des compotes sans trop de jus, surtout de pruneaux parfois aromatisés de zestes d’agrumes (un luxe), et d’autres fruits secs comme les figues…





Une bonne pâte …
Curieusement peu de débats sur la pâte. Et pourtant pas une recette de livre de cuisine ou de famille qui soit identique. Ce qui est certain c’est que ce n’est pas tout à fait une pâte sablée, mais presque. Et qu’elle doit être croustillante, mais pas sèche… débrouillez vous avec ça ! Alors… on se débrouille et on teste…

Avec des amandes ?
Bien sûr des amandes… toute la pâtisserie du Pays Basque utilise l’amande en poudre… qui était la base des préparations des douceurs depuis toujours, depuis que poussaient les amandiers en Aragon et que les basques pratiquaient les échanges transfrontaliers…
Je préfère l’amande en poudre dans la pâte, ou elle remplace son poids de farine, que dans la crème. Ce qui permet d’avoir le gout d’amandes si on préfère la garniture à la confiture.
Et je ne résiste pas au plaisir de vous diriger vers la recette des « Tartelettes amandines » de Ragueneau par Rostand, qui écrivit son Cyrano à Cambo…

Et puis la crème. Pâtissière la crème !  Mais avec quels aromes ? Rhum, vanille, fleur d’oranger, anis, amande… ?
Et surtout pas de farine de blé malheureux ! de la maïzena… ! Toutes les cuisinières basques savent que les sauces et crèmes sont bien plus lisses et agréables avec cette fleur de maïs.



Un peu d’histoire(s) !
Ce qui n’est contesté par personne c’est que le gâteau basque a conquis sa notoriété grâce aux sœurs Bixkotx de Cambo.
Bien avant cela cette spécialité rurale daterait du XVIème siècle et trouverait son origine dans la région de Cambo les Bains. Il s'agissait alors d'un biscuit à base de farine de maïs et de saindoux, parfois découpé en forme de cochon, croustillant et moelleux à la fois, sans garniture ni fioriture, probablement un cousin du milhassou apprécié dans tout le sud ouest cultivant le maïs.

Ce gâteau appelé Biskotcha en basque était apprécié dès le 17ème siècle par les voyageurs mais la recette s'était perdue.
On en doit la renaissance à Marianne Hirigoyen, qui dès 1830 proposait le «gâteau de Cambo» aux Bayonnais, Anglais, Espagnols qui commençaient à fréquenter la station thermale de la ville. Le jeudi elle prenait la diligence pour Bayonne avec de grands paniers remplis de gâteaux, elle était attendue par les clients, sur la place du Pilori, derrière la cathédrale.
Ce très bon gâteau, vendu par une basquaise venue de la campagne, s'appellera le « gâteau basque ».
Elle transmettra cette recette qu'elle tenait de sa belle-mère, à sa fille... En bout de lignée on retrouvera dans les années 30, Anne et Elizabeth, les « sœurs Biskotx » monter tous les jours avec des paniers de gâteaux de Cherri Karrika du Bas-Cambo, et tenir boutique rue des Terrasses.

Sur ce lien vous aurez plein d’infos sur l’histoire et l’actualité du gâteau basque :


Il y en a pas mal d’autres, voyez votre moteur de recherche favori…
Un livre reste à écrire !


Merci de vous être infusé cette littérature… n’hésitez pas à polémiquer, j’adore ça !
De toute façon ceux qui ont le droit de polémiquer ce sont ceux qui en font, pas ceux qui le mangent… alors à vos cuisines !



Donc voici la recette :

« Iratze ostatuako etxeko bixkotxa »,
le gâteau « basque » de la maison Iratze ! 











Proportions pour 3 gâteaux environ (pour 1 seul vous divisez… mais franchement ce serait dommage…)

Pour la pâte, à mélanger dans l’ordre :
500 g de farine T55
330 g de sucre cristal
170 g d’amandes en poudre
1 pincée de sel
33 g de levure pâtissière

Incorporer du bout des doigts 330 g de beurre froid, puis 4 jaunes d’œufs et 1 œuf entier.

Placer au froid au moins 6 heures dans un emballage hermétique.

Pour la crème pâtissière :
4 œufs entiers blanchis dans
150 g de sucre semoule et auxquels on mélange
35 g de maïzena avec un fouet.

On dilue le tout dans un demi-litre de lait tiède
Puis on incorpore
1 càc de rhum Négrita
et les graines d’une demi gousse de vanille grattée.

Cuire le mélange à feux doux en remuant sans cesse au fouet jusqu’à épaississement, puis refroidir.

Montage
Beurrer et fariner un moule à manqué de 22 à 26 cm.
Etaler en cercle un pâton de 400 g environ, le placer dans le moule. C’est l’opération délicate : je vous conseille de faire glisser la pâte sur une tôle farinée (un fond de moule à tarte amovible par exemple).

Egaliser les bords en faisant un « muret » tout autour du moule de 1 cm de haut et de 1 cm d’épaisseur.

Garnir de 5 cuillerées de crème.

Etaler un pâton de 200 g environ en cercle et le découper avec une assiette du diamètre correspondant à votre moule. Glisser ce cercle de pâte de la même façon que précédemment sur le fond du gâteau. Souder en appuyant légèrement. Brosser la farine en excédent sur le chapeau puis dorer à l’œuf (jaune dilué avec une goutte d’eau et sel). Rayer avec une fourchette à l’envers.

Cuisson
Enfourner dans le four préalablement chauffé à 180°, et le baisser à 140°. Cuire 50 minutes, et laisser reposer 30 minutes la porte entrouverte.

Démouler et laisser refroidir sur une volette.

Placer dans un endroit frais (12 à 16°) jusqu’à dégustation. Attention le gâteau basque supporte mal le réfrigérateur !

Bon c’est bien gentil une recette mais maintenant il faut la réaliser.
Alors à la cuisine !
Vous allez rater, puis améliorer et puis dans… quelques années vous réaliserez un gâteau que vous jugerez acceptable.
En attendant votre famille et vos amis vous auront maudits «in petto» en mâchonnant chaque dimanche un gâteau trop… ou pas assez…
Servez le gâteau avec la koka, aussi appelée arraultze opila ou coq au lait... la recette est un peu plus loin sur le blog; c’est comme ça qu’on le présentait souvent à la maison les jours de fête. Ca aide à passer…
Et puis un jour un enfant vous demandera « dis, tu en fais du gâteau basque dimanche ? ».
Et vous saurez alors que vous tenez enfin VOTRE etxeko bixkotxa !


Et pour en savoir plus vous pouvez consulter :

Une autre recette de Gâteau basque.


On egin !